• Séance du 17 sep 2020

    Ecrire une lettre à un pays qui devient un personnage

    Cher Colombus, l'heure du départ approche et c'est le temps des questionnements. Je ne connais pas grand chose de toi et je ne suis pas certain de savoir faire le part des choses  entre idées préconçues, fantasmes, préjugés et réalité.  Comment être sûr que ces images gravées dans ma mémoire, ces croyances que je peux avoir à ton égard sont justes. J'espère que cette rencontre sera l'occasion pour moi d'y voir plus clair. Je suis dans la joie  de faire ta connaissance, que tu me parles de toi et que je te parle de moi, d'apprendre à mieux nous connaitre et au delà de nos différences à nous apprécier. Et dans le cas contraire à savoir rester attentif et respectueux .

    J'imagine un très long vol sur Columbia Air Line pour enfin atterrir à Bogota. Mais je n'y resterais pas longtemps. Je ne suis pas friand du bruit de la circulation, de la pollution et du rythme trop pressé de tous ces gens qui ont mille choses à faire.  Je préfère les grands espaces et la nature.  La grande ville ce n'est pas ma tasse de thé ou devrais-je dire ma tasse de café. Cette image du café colombien je la dois certainement à la publicité avec le senior  El Gringo devant des sacs en  jute pleins de café en grains, plongeant ses mains à l'intérieur et les ressortant chargées de ces précieuses pépites pour les laissées retombées telle une pluie fine de gros flocons marrons. Ce serait sympa pendant mon séjour de me faire visiter une plantation, découvrir comment vivent ces gens qui le cultive et savoir si leur vies est aussi dure que celle de nos paysans. 

    Mais j'avoue que des craintes croissent en moi pendant que j'écris ce mots. D'abord j'imagine ces cultures au milieu d'une forêt luxuriante, au milieu de nulle part et que pour nous y rendre il nous faudra faire un long voyage en bus. Un vieil engin rouillé , chargé à bloc avec des gens entassés qui mènent avec eux , posées sur leur genoux, des cages rudimentaires remplies de poules  qui à chaque nid de poule battent des ailes en caquetant bien fort comme pour demander au chauffeur de faire attention.  La route est dangereuse, la piste défoncée par les récentes pluies violentes demande la plus grande prudence au chauffeur. Là c'est sûr je suis au ciné avec un pot de pop corn en train de regarder à la poursuite du diamant vert. 

    Tu veux que je continue à te parler de mes craintes? C'est le moment idéal pour te parler des narco trafiquants ou des Farcs,  armés jusqu'aux dents et prêts à en découdre à la moindre étincelle, même celle qui brille au fond des yeux. C'est vrai que l'info date un peu et cela fait bien longtemps que les JT ne l'abordent plus. Mais une petite voix me murmure "Es-tu sur qu'il n'y a aucun risque à découvrir ces contrées lointaines? Des terres immenses où l'on peut se perdre mille fois et tourner en rond pendant des mois, sans rencontrer âme qui vive?" Cela fait réfléchir car je dois être à l'aéroport le 27 pour mon vol de retour...


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :