Décrire un endroit, des personnages et une action

L’endroit, de plain pied n’est pas très grand. Il empiète d’ailleurs sur l’extérieur. L’entrée est aussi la sortie et tous ceux qui viennent s’y croisent forcément. Quelques rayons, aux allées très étroites : difficile de s’y croiser. Avec de nombreuses étagères, chargées, surchargées parfois. Avant de s’y engager, mieux vaut s’assurer que c’est bien là qu’il faut aller. Aucune indication. Seule l’habitude ou  la gérante  peuvent nous aider. Dans le fond, les frigos dont certains aux portes vitrées. La température y est plus fraîche. Plutôt agréable en plein été. Les étagères à côté de la caisse sont chargées de bouteilles  d’alcool.  C’est du sérieux et la précieuse marchandise reste sous surveillance permanente. Il y a là, plus de bouteilles réunies et plus de choix qu’à la coopérative viticole à la sortie du village. Les autres étagères regorgent de produits variés, rangés par thème. Le chocolat, les gâteaux, les produits d’entretien, les conserves, les confitures,…Bref, on y trouve de tout et plus encore.

         Elles venaient d’arriver : La petite fille 6 ans, 8 au plus, accompagnée de sa grand-mère et de sa toute jeune chienne qu’elle tenait fièrement en laisse. Elle l’avait reçu en cadeau quelques jours auparavant et depuis elles ne se quittaient plus. Un véritable coup de foudre réciproque. Même la nuit il était impossible de les séparer, malgré les nombreuses tentatives des parents. Le papi également ne comprenait pas comment cet animal, aussi petit, aussi mignon  soit-il, puisse partager le lit de l’enfant. Et là, pour la première fois il lui fallait attacher l’animal à l’extérieur, l’accrocher à un énorme chariot sur roulettes. Ses yeux rougis par le chagrin n’avaient su apitoyer sa mamie, pourtant si compréhensive habituellement. Les animaux étaient interdits dans le magasin pour des raisons d’hygiène. Elle avait même tenté le coup de la dernière chance : Une histoire redoutable, comme elle savait si bien les inventer : Callyn allait se sauver, entrainant avec elle cet énorme chariot fou dans les rues du village. C’est sûr que c’était bien plus dangereux que d’entrer dans le magasin en gardant l’animal dans ses bras. Mais la vieille dame avait souri, attendrie par Fanette.  

Elles étaient donc entrées toutes les deux, laissant la petite chienne gémir convaincue qu’elle était qu’on venait de l’abandonner.  De l’intérieur du magasin on n’entendait que le chiot qui aboyait pour  supplier sa jeune maitresse de venir le chercher. Puis il se mît à hurler à la mort voyant que se petits cris ne fonctionnaient pas. L ‘enfant l’entendait et ne pouvait se résigner à cette séparation. Mais sa grand-mère la tenait fermement par la main pour ne pas la perdre pendant qu’elle achetait  quelques courses pour le repas du midi. Ce n’était pas facile, car Fanette savait se faire lourde, très lourde et là de toute évidence elle n’avait pas envie d’aider sa grand-mère. Elle aussi espérait qu’elles allaient vite ressortir pour les réunir, que Callyn cesse d’aboyer et  que Fanette cesse d’être un leste au bout du bras de la vieille dame. Elle avait assez à porter avec le panier de commissions.  Elle en était là de ses états d’âme, lorsqu’elle entendit que dehors il se passait quelque chose. Mais elle ne comprit que lorsqu’elle vît la jeune chienne galoper  oreilles au vent,  trainant derrière elle sa laisse, les rejoindre au rayon fromage, pleurnichant, geignant, glapissant, se précipitant sur sa jeune maitresse tout à sa joie, pour la lécher et lui prouver, s’il en était besoin combien elle l’aimait et qu’il était vain de vouloir les séparer, sous le regard attendri des clients du magasin et les sourires que la scène venait de faire naitre. Même la gérante esquissa un petit sourire et délivra  un laisser passer au duo