• Séance du 18/10/2018

    Rencontre sans parole...

    Ce jour là, il faisait beau. Le temps idéal pour aller à la mer. Bien sûr il allait prendre ses palmes, son masque et son tuba. Son but: se faire plaisir, se rafraichir et admirer les fonds.  Avec un peu de chance il verrait quelques poissons, des étoiles de mer ou même un poulpe. Une fois sur place, il avait préparé soigneusement son masque, pour ne pas avoir de buée. Il avait décidé d'améliorer son temps d'apnée et si possible, si ses tympans voulaient bien,  descendre un peu plus profond qu'habituellement. Mais avant il devait s'échauffer et y aller progressivement. Aujourd'hui il le sentait, il était en forme. Il était à l'eau depuis trente minutes et tout allait pour le mieux. Aller, cette fois il allait redescendre. Il regardait le large et emmagasinait le plus d'air pour être confortable une fois en bas. Ne penser à rien, qu'à l'eau, qu'au fond, aux poissons, au silence et tenter de passer ce surplomb à sept ou huit mètres pour plonger ensuite dans une zone plus sombre , plus fraîche, plus profonde. Son plongeon en canard avait été parfait. Il avait bien attendu que ses palmes soit immergées pour commencer à palmer. Il était bien à la verticale et sentait qu'il descendait sans trop forcer, naturellement. Il arrivait à ce fameux surplomb. Son désir, le passer et descendre au palier suivant vers douze mètres, quinze peut-être. Tout était calme autour de lui. Aucune méduse à l'horizon.  Elle était là, tapie au sol dans une combinaison de chasse, tel un caméléon: à peine visible, immobile, calme, posée sur un rocher à l'affût le fusil braqué vers le haut. Elle attendait le bon moment , celui ou sa proie  passerait devant son harpon pour décocher son coup fatal. Pas une bulle, pas un mouvement rien qui puisse la trahir, faire fuir le poisson et encore moins un autre plongeur. Ils se faisaient face. Leurs masques étaient distants de quelques dizaines de centimètres. La première chose qu'il vît c'est son regard. Celui d'un chasseur à l'affût, concentré et déterminé. Son cerveau mît quelques secondes pour analyser le reste : le corps qui se fondait au décor grâce à la combinaison, des longs cheveux qui flottaient et le fusil pointé sur lui. S'il avait été un poisson il se serait fait attrapé. Elle ne montrait aucune impatience, aucune gêne ou colère, rien qui consomme de l'oxygène. C'est un bien trop précieux qu'il faut garder. Ce n'est qu'à ce moment, une fois passé ce premier instant de surprise, d'étonnement  et d'analyse qu'un petite pincée d'inquiétude l'avait traversé . Pourvu qu'elle ne décoche pas sa flèche. 


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