• Séance du 24/01/2019

    Récit familial : Rencontre de mon père et de mon beau-frère ( version initiale à l'atelier)

    On était en pleine crise pétrolière. Et sur les médias on commençait à évoquer la nécessité d’isoler les maisons. Lui, la quarantaine, chef de famille et maçon commence à réfléchir à mettre de la laine de verre sous ses combles pour limiter sa consommation de fioul. A la télé, on voit Simone Veil se faire siffler, houspiller par des députés, des hommes ultra-conservateurs, mais elle tient bon  et défend son projet de loi bec et ongles. Pas sûr que ma mère, trop absorbée par son quotidien, les courses, le ménage, les repas, le repassage et les cinq enfants,  y soit plus attentive et sensible que ça. En plus le lendemain arrive le nouveau copain de sa fille ainée. Il est étudiant à Paris, en journalisme. Mais il a aussi étudié quelques années en Allemagne et une année aux Etats unis. Eux n’ont jamais pris l’avion, tout au plus le bateau quand mon père est allé en Algérie pour son service dans les années soixante. 

     

    (contrainte de forme : insister 2 ou 3 fois sur certains passages avec des formulations…)

     

    Cette rencontre, c’est un événement. D’abord parce que sa fille doit tenir à ce jeune homme, que ce doit être sérieux pour qu’elle le fasse venir à la maison et qu’elle veuille leur présenter. Aussi parce qu’il est plus âgé qu’elle et qu’il semble réussir dans ses études. Leur fille leur a dit qu’il faisait un troisième cycle. Ils ne savent pas trop à quoi ça correspond. Mais à son ton et avec certains mots chocs comme thèse, ils ont compris que c’était un bon niveau d’étude et que son avenir professionnel s’annonçait plutôt bien. Mon père, lui, ses préoccupations quotidiennes sont son travail et refaire sa maison. A son travail en tant que chef d’équipe, il encadre des Arabes et leur dit quoi faire ou ne pas faire. Ils blaguent ensembles parfois, mais personne n’oublie que c’est le chef d’équipe, le chef quoi ! Et puis il lui reste quelques  souvenirs de l’Algérie, pas trop réjouissants. Alors les Arabes, il les aime bien, mais dans une certaine limite. Une petite blague par ci par là, mais pas nécessaire de se rapprocher davantage. Alors quand leur ainée a terminé la présentation de son copain par il est Tunisien, forcément  la première réaction a été tendue et il a fallu quelques jours avant d’en arriver à cette invitation. En plus l’ainée,  c’est bien connu, a le rôle le plus délicat dans une fratrie, ouvrir les portes en premier. Deux mondes allaient se rencontrer, se jauger et se découvrir


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