• Séance du 7/02/2019

    Récit familial : Le repas de famille

    La table de la salle à manger était dressée à la façon des grands jours. Une jolie nappe de coton si blanche qu'on aurait cru qu'il avait neigé toute la nuit, mettait en valeur la belle vaisselle, celle qu’on sortait pour les grandes occasions.  Chaque convive  avait deux verres à pieds: un pour l’eau et un pour le vin.  Le couple de perruches était dans sa cage et  appréhendaient ces dimanches où l’oncle Marcel et sa petite famille venaient manger à la maison. L’habitude voulait que l’on recouvre leur cage d’un linge pour les faire taire.

    Perruchon : «  Je te dis Perruchette d’amour qu’à chaque fois c’est pareil.  Les relations sont tendues entre ces deux là comme les cordes d’un piano. Aucune clé ne pourra jamais les accorder »  

    Perruchette: « Mais c’est normal Perruchon, l’un vit en HLM, avec sa famille dans un appartement certainement trop petit alors que l’autre a une jolie maison avec un jardin. L’un est un communiste convaincu et vénère Marchais alors que l’autre ne pense que par De Gaulle, celui qui a sauvé la France. »

    Autant dire que quand ces deux là parlaient politique, les mouches ne s’entendaient plus voler et préféraient changer de pièces, voire de maison. Lucien et sa famille, invités à déjeuner,  venaient d’arriver chez son beau-frère Philippe.

    Perruchon: « Je te dis Perruchette d'amour que le grand débat est  inévitable. Reste à savoir quand les hostilités vont démarrer. Attends , quand ils auront bu un ou deux verres. C’est connu que l’alcool délie les langues. »

    Perruchette: "Que je n'aime pas ces discussions de politique"

    Et là, tout le monde autour de la table se taisait et leur laissait toute la place. La table se transformait en ring. Les quelques tâches de vin, sur la belle nappe laissaient penser que le combat avait déjà commencé et que le sang avait coulé. 

    Lucien: « Ton De Gaulle, il était tellement courageux qu’il s’est barré à Londres pour se mettre à l’abri dès le début de la guerre. Pendant ce temps là, ceux qui étaient dans le maquis, les vrais résistants  qui se battaient et qu’on fusillait c’était les communistes.  Lui il s’est planqué chez les Rosbifs dès que les boschs sont arrivés. Et on ne l’a revu qu’à la fin de la guerre pour venir faire le beau et jouer au sauveur quand tout a été fini. »  

    Perruchette: « Perruchon, j’espère qu’aujourd’hui ils ne vont pas nous seriner avec 36,  le front populaire, les congés payés, Pétain, le PC ou le RPR »

    Autant dire que Philippe bouillait comme une marmite d’huile bouillante prête à se déverser sur son adversaire pour l’ébouillanter et rétablir la vérité sur le général fort de sa propre vérité historique


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